suite 10
Attention,
Ce récit est fictif avec des personnages fictifs.
Il comporte des scènes de violence, drogue, alcool, sexe
Il est strictement interdit aux mineurs.
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La Mercédes fonce en direction de XXX. Tosé joue des pouces sur son portable comme d’habitude. Antoine pense. Cette histoire de guérison le travaille. Le meurtre y est lié. Il le sent viscéralement. Les rémissions de la tamoule et de la nièce à Aylan Pathtatgul peuvent s’expliquer par la médication. Les produits, aidés par l’autosuggestion, ont agi tout simplement. Pour la Haïtienne, la mère devait faire sa sorcellerie vaudou devant la gamine, et ça la détraqué. D’un autre côté ce genre de chose a des antécédents, très connus et étudiés, le Curé d’Ars, Padre Pio, Bruno Groening, François Shlatter...Antoine a une culture religieuse. Son père d’origine argentine était croyant. Un macho sud-américain, entrepreneur maçon, qui ne commençait jamais un chantier sans prière et la bénédiction d’un prêtre. Sa mère était une petite parisienne très pieuse, une sainte femme qui ne manquait jamais une messe, et s’occupait d’une association de bienfaisance. Antoine lui doit dix années de cours de guitare classique. son rêve étant voir son fils faire la musique d’ambiance des messes du village. De plus le Vatican devait avoir des raisons solides pour prendre en charge un gamin de 15 ans pour en faire un prêtre. Les dons ont dû être décelés très tôt par la mère. Elle en aurait parlé au curé de Bayonne, qui, lui, aurait transmis à ses supérieurs. L’église a dû surveillé l’évolution de l’enfant discrètement et agir le moment venu. Seule la mère, femme très croyante de toute évidence, peut répondre à toutes ces questions. Mais Antoine n’a pas le temps de se rendre en pays Basque, et causer de tout cela par téléphone n’est pas une bonne idée.
L’église de XXX se dresse devant les deux policiers. Il est 15 heures. La lourde porte à deux battants est fermée à clé. Tosé active le butoir. De l’autre côté des bruits se font entendre. La serrure claque, les charnières grincent. Un des imposants panneaux de bois en chêne s’entrouvre. Un petit bonhomme très noir de peau apparait.
- Monsieur Xavier Murier ? Fait Antoine.
- Lui-même.
- Je suis le commissaire Antoine Riotonto et voici l’inspecteur Tosé Artega, pouvons-nous vous parler ?
- Bien sûr.
L’église a été nettoyé et rangé. Seule une statue de Saint Antoine reste ensanglantée. Un escabeau est déplié à ses pieds. Les fonctionnaires ont interrompu Murier dans son travail de restauration.
- Allons dans la sacristie. Nous-y seront mieux pour causer, propose ce dernier.
La pièce est spacieuse et froide. Les trois hommes prennent place à une table de style Ikea. La bouche de Xavier Murier est noircie par les chicos. Une odeur de viande pourrie mélangée des relents de vinasse digérée en sort.
- Bien, monsieur Xavier Murier, j’ai des questions à vous poser.
- Je vous en prie.
- Aimiez-vous votre prêtre ?
- Putain ! Il aurait pu lui soigner la gueule ! Il pue sa race ! Pense Tosé.
- Non, répond Xavier Murier.
- Vous ne l’aimez pas, s’étonne Antoine.
- Non, commissaire…….je le vénérait
- Puis-je fumer, Monsieur Xavier ? Demande Antoine.
- Je vous en prie.
- Avez-vous un cendrier ?
- Jetez les cendres par terre, je dois passer l’aspirateur de toutes les manières.
Antoine se plante un cigare en coin de lippes, l’allume, tire longuement dessus, et exhale la fumée par les narines. Tosé dirige son pif vers les volutes pour essayer de couvrir l’odeur de gueule pourrie, par celle du tabac.
- Vous le vénériez dites-vous. Vous avez 62 ans. Vous avez dû en connaître des curés. Les avez-vous tous vénéré ? Je ne compte pas le pédophile évidemment.
- Ce garçon sortait de l’ordinaire commissaire
- En quoi était-il différent ?
- Il m’est difficile de vous en parler. L’Evêque me l’interdit.
- Je suis policier monsieur Xavier Murier. Vous n’êtes pas tenu par le secret de confession ou professionnel. Vous êtes tenu de répondre à mes questions sous peine de poursuites.
Xavier Murier reste muet.
- Je vais vous aider monsieur Murier. Ce prêtre guérissait les gens, n’est- ce pas ?
- Oui…ils guérissait les âmes et les corps, finit par souffler le diacre.
- Je suis au courant pour l’indienne, la nièce du mafieux turc et la haïtienne. Ces cas-là ne suffisent pas à faire de ce garçon un saint. Les médicaments on put agir tout simplement, et 99% des cas dit de possession, ne sont en fait que des problèmes psychologiques.
Murier a un geste nerveux. Les canines de Antoine s’enfoncent dans l’embout de cigare. Tosé porte immédiatement la main sur la crosse de son arme sous sa veste lie de vin.
- Vous devez m’en dire plus monsieur, continue Antoine.
- Après les cas que vous venez de citer, les gens ont commencé à revenir. A chaque messe il y en avait plus. Au bout de 3 mois l’église ne suffisait plus. Les fidèles suivaient les cérémonies des deux rues. La mairie nous à fait des problèmes. La police communale était mobilisée toutes la journée pour la sécurité.
Antoine sent l’individu prêt à tout déballer.
- Expliquez-moi l’emploi du temps de cet homme
- Le Dimanche il faisait la messe à 11 heures. Mais après cela, il baptisait, confessait, conseillait, et donnait les bénédictions, cela se terminait vers 19/20 heures. En semaine, il allait le matin à la médiathèque, déjeunait avec le vieil Antiquaire, puis revenait recevoir les gens, sauf les Lundi et Mardi après-midi qu’il passait avec le commerçant.
- Que faisait-il aux gens ?
- Il les écoutait puis leurs posait la main sur la tête et priait..
- C’est tout ?
- oui.
- Et ils revenaient ?
- Toujours, mais pas seuls.
- C’est-à-dire ?
- Avec des amis ou membres de la famille. C’est bien la preuve que quelque chose se passait commissaire.
- Jusqu’à quelle heures recevait-il ?
- Presque toujours 23heures.
- Pendant l’année que vous avez passé avec lui, avez-vous remarqué quelque chose d’inhabituel ?
- Oui
- Je vous écoute.
- Je ne dois pas en parler.
- Qui vous l’interdit ? Votre Evêque ? Je sais que l’église n’aime pas causer de ce genre de trucs, monsieur Xavier Murier. Mais là il y a meurtre.
- Ce n’est pas mon Evêque mais le prêtre lui-même.
- Il est mort monsieur Murier, fouetté, crucifié, et troué. Je dois retrouver ses assassins. De là où il est, il comprendra.
Des larmes sortent des yeux du diacre. Il est partagé par l’envie de châtier les meurtriers, et la promesse faites à ce garçon béni de Dieu. L’épreuve est terrible pour lui.
- L’église a été profanée 2 mois avant qu’il ne soit tué. Les bancs, le grand crucifix, les statues ont été renversés. Les cierges ont été découpés en morceaux. Ils ont déféqué sur l’autel, une horreur. Nous avons dû fermer toute une journée pour remettre tout en place. Il m’a demandé de ne rien dire, de ne pas en parler même à ma famille.
- Savez-vous qui a fait ça ?
- Oui…..cette profanation a été signée.
- Expliquez vous
- Ils ont utilisé leur propre merde pour écrire sur les murs « CETTE VILLE EST A MOI ! PARS OU JE TE CRUCIFIE COMME L’AUTRE !! Signé SATAN »
Tosé se signe trois fois à toute vitesse. Antoine le regarde en expulsant la fumée de cigare par les nez et le coin de bouche libre. Tosé est un guerrier malgré toute sa connerie. Antoine l’a vu réagir dans des situations extrêmement difficiles, avec courage, efficacité et sang- froid. Là, Antoine voit la peur dans son regard.
- Ce que vous me dites là est capital monsieur Murier. Vous auriez dû en parler dès le début d’enquête, fait le commissaire, je devrai vous arrêter pour cela, ajoute- t-il.
- J’avais promis commissaire.
- Avez-vous une idée de qui a fait ça ? –
- La signature ne vous suffit pas ?
- Santan lui-même serait venu chier sur votre autel. Vous n’êtes pas sérieux monsieur Xavier Murier.
- Satan non, ses suppôts oui……..
Les policiers sortent de la sacristie pour retraverser l’église. Tosé se fige, et se signe à nouveau trois fois.
- Putain ! Qui a éteint les cierges Antoine ! Fait-il.
- Un courant d’air sans doutes. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Répond Antoine d’un ton agacé.
Un souffle d’air glacé les mord comme une confirmation. Les fonctionnaires regagnent la voiture. Antoine trace vers le commissariat de Clovis Salestring. Ce dernier les voit arriver de sa fenêtre, et cache le portrait de sa femme née homme, Daadgita, puis se pose ferme à son bureau. Antoine pousse brutalement la porte. Les deux visiteurs s’installent. Il est 16h300. Antoine cherche des yeux la photographie. Clovis Saletring a un sourire de victoire.
- Elle est où ? Fait Antoine.
Clovis ne répond pas et garde son sourire. Antoine est profondément homophobe. Il ne comprend pas qu’un commissaire de la police française puisse se faire enculé. Ca le dépasse. Ca misogynie est aussi grave. La place d’une femme est devant l’évier, ou au lit sur le dos jambes écartées, et bouche grande ouverte. Il se sent déplacé dans cette nouvelle époque. Il n’arrive pas à s’y faire, s’y adapter. Clovis Salestring devine ses pensées.
- N’oubliez pas notre rendez-vous, une fois cette affaire bouclée, commissaire Antoine Riotonto, fait Saletring.
- J’attends votre rapport, répond sèchement Antoine.
- Nous avons les trois identités qui nous manquaient.
- J’écoute.
- Paluche Lepanda, 55 ans, juge au tribunal de Bobigny, adresse : 4 rue Des Konnard, à Clichy/ Olivier Manqueduile, 42 ans, assureur chez La Maaf, 21 rue des Grippés, Bonneuil-En-France/ Yhyhyhlegrosso Ylatoupry, de père japonais et mère française, restaurateur spécialisé dans le Sushy, 51 ans, 17 boulevard de Toudanslekuh, Vincennes.
- Putain ! Pas de noms catholiques ! Fait Tossé.
- Se sont-ils réunis hier ?
- Oui avec en prime Saoul Ventou.
- Jusqu’à quelle-heures ?
- 23 heures.
- A quelle-heures sont-ils arrivés ?
- 21 heures 30.
- Qu’elles sont les habitudes de Saoul Ventou ?
- Il prend son travail à 8 heures , le quitte à 19 heures, dîne au Sancerre à 19h30, repart 21 heures.
- Tous les jours ?
- Du Lundi au Samedi, oui.
Antoine s’allume un cigare, et pense deux bonnes minutes.
- Vous ne rentrez pas chez vous ce soir commissaire.
- Je vous demande pardon ?
- Cette nuit vous la passerez ici, dans votre commissariat.
- Mais c’est l’anniversaire à Daadgita ! J’ai réservé une table chez Michou.
- Annulez là.
- Je tiens à notre rencontre commissaire Antoine Riotonto, j’ai hâte de vous démolir votre sale gueule, lâche un Salestring contrarié.
- Putain comment tu fais Antoine, tout le monde veut te faire la trogne, lâche Tosé.
Les deux policiers reprennent la Mercédes. Antoine prend la route de XXX, et s’immobilise devant la gare.
- Prends le train et rentre chez toi Tosé, dit Antoine.
Tosé le regarde.
- C’est la deuxième fois que tu me proposes la touche Antoine . Qu’ai-je fait ? Demande-t-il.
- Je résous l’affaire ce soir.
- Et où est le problème ?
- Cette nuit je vais chercher ces tarés en enfer Tosé. Tu n’en sortirais pas indemne. Tu y perdrais ton âme. Rentre chez toi.
- Et les couilles s’’il le faut Antoine. Je ne lâche pas ?
Antoine et Tosé, se calle d’un kebab arrosé d’une bière en canette sur le parking du Sancerre. La nuit est sèche et glaciale. Antoine laisse tourner le moteur de la vieille Mercedes pour le chauffage. Ils sont garés en bord de l'allée qui dessert la brasserie. Derrière eux pose le 4X4 Audi vert métallisé de Saoul Ventou. Ce dernier dîne dans l’établissement. Les entreprises de la zone industrielle sont fermées. Il est 21 heures. Antoine et Tosé jettent les emballages des sandwichs et les cadavres de bière par la fenêtre des portières. Dans le restaurant, Saoul Ventou se lève et va payer son repas, puis enfile son manteau. L’homme est de taille moyenne, de type caucasien, chauve, et quarantenaire. Il ouvre la porte d’entrée. Antoine et Tosé sortent et reste près du véhicule. Saoul Ventou est obligé de passer devant eux. Il y a beaucoup d’automobiles sur le parking. Les automobilistes se sustentent à l’intérieure. Tosé a, dans la main droite, caché dans le dos, un sac en toile. L’homme arrive. Il est devant les deux policiers. Tosé lui enfile le sac sur la tête en un geste rapide et précis. Antoine de concert ouvre le coffre. Tosé tire le haut de son corps dans la cavité.. Antoine l’attrape par les jambes, pousse le reste de sa carcasse dans l’arrière de la Mercédes et claque la porte. Les deux fonctionnaires remontent en voiture et quittent calmement le parking. Il n’y a personne pour entendre les cris étouffés de Saoul Ventou. La zone d’activité est en hors ville, en bord de campagne. Antoine roule sur quelques kilomètres de départementale, pénètre dans une grande décharge, grimpe un long talus en terre jaunâtre, lunaire, exempt de toute végétation, et s’immobilise sur la plateforme au sommet. Les deux policiers s’extraient de la vieille allemande. Antoine a coupé le moteur mais laissé les phares allumés. Les hurlements de Saoul Ventou, réduits par le sac et la carrosserie, sourdent du coffre. Le ciel est ans étoiles et sans lune comme en deuil. La décharge navigue au milieu de la campagne, comme un abcès en plein visage. A l’autre bout de la plateforme, la colline redescend en une cascade d’ordures déversées chaque jour par les camions éboueurs, et recouverte, plus tard, de terre par un bulldozer. Nos enfants y construiront sans doute un jour leur maison, pour vivre sur des générations de merde. A une dizaine de mètres, git un tas de vieux pneus. A côté de ce dernier, un large trou empli d’eau croupie, réfléchit les feux de phare. Antoine ouvre le coffre. L’homme en surgit et arrache le sac n’ayant pas pu le faire coincé qu’il était entre les tôles. Saoul tourne sur lui-même pour se situer. Il est terrorisé.
- Qui êtes- vous !! Que me voulez-vous ! Hurle-t-il à Antoine.
Antoine le considère froidement. Tosé, va tranquillement chercher des pneus et les empile.
- Vous ne savez pas à qui vous avez à faire !! Continue-t-il à vociférer.
Antoine se plante un cigare en bouche et l’allume. Une pile de 8 pneus est dressée. Tosé en réunit trois autres un peu plus loin.
- C’est de l’argent que tu veux !!
Antoine continue à le regarder en fumant et en se délectant de sa terreur.
- Je peux te faire crever sale chien ! Toi et ta pute de mère !
Antoine sort son semi-automatique et tire sur le bout d’un pied. La détonation emplit l’espace. L’homme pousse un cri sauvage. Tosé lui fracasse le nez d’un coup de crosse. Saoul fait un pas en arrière et se plie les mains sur la tronche. Le sang sort d’entre ses doigts et du trou dans la chaussure. Il n’a plus le gros orteil. Il ne crie plus.
- Redresse- toi ou je les pulvérise un à un, lâche Antoine, le diable ne sera pas avec toi ce soir. Je le remplace, ajoute-t-il.
Saoul Ventou s’exécute. Le sang de son nez ensanglante le bas du visage, le cou, et le haut du torse.
- Je peux vous obtenir de l’argent, gémit le commerçant.
- Déshabille-toi.
L’air est polaire à en dessécher le sol jaunâtre. Saoul retire un à un ses vêtements. Il ne lui reste plus que le slip.
- Tout, dit-Antoine.
Saoul est nu. Il est tatoué des épaules aux chevilles. La peau bleuit entre les dessins noirs et rouges. L’homme tremble de froid. Antoine lui montre la pile des trois pneus.
- Rentre là -dedans, dit-il.
L’homme hésite. Antoine pointe son arme sur le pied. Saoul entre dans le creux des pneus. Tosé en ajoute 5 autres, un à un. De Saoul Ventou, ne dépassent que les épaules et la tête. Le reste est dans le tuyau de pneumatiques. Tosé va chercher un jerrican à l‘arrière de la Mercédes, verse abondamment de son contenant sur la première colonne, puis y jette une allumette et recule. Les flammes rouges rugissent instantanément, et dévorent la pénombre de la nuit, en dégageant une fumée noire et odorante. La puanteur du brûlé chasse une armée de rats des terriers. Les rongeurs fuient au loin en passant entre les jambes des trois hommes. Puis, Tosé imbibe d’essence Saoul Ventou et ses pneus. Ce dernier crache le liquide qui dévale sur sa figure du sommet du crâne et entre dans sa bouche. Ses yeux son écarquillés par la terreur, et fixe les cercles de caoutchouc incendiés. Antoine pense aux sévices faits au jeune prêtre, et savoure la peur, l’angoisse de l’homme emprisonné dans les pneus.
- Pitié ! pitié ! Hurle-ce dernier.
Tosé s’assoie sur le capot du véhicule.
- Je ne te donne pas ma pitié. Je te la vends, dit-Antoine.
- Combien !! Je vous donne tout ce que vous voulez !!
- Voila le deal. Je te pose des questions. Tu y réponds tu vis. Tu ne réponds pas, je te brûle, et te regarde te consumer en fumant quelques cigares, puis jette tes cendres, là- bas, dans les détritus. Demain un bulldozer recouvrira tout ça de terre. Et tu n’existeras plus, dit calmement Antoine.
- Tout ce que vous voulez !!!!
- Bien, Tu es sataniste ?
- Oui ! Ce n’est pas un délit !
- Tu es membre de la secte de XXX ?
- Oui !! Ces gens m’ont piégé !! Ils ont payé l’indemnité que je devais à mon ouvrier accidenté. Sans eux je serais ruiné.
- Ils ont fait ça gratuitement comme ça ?
- Ils m’ont fait signer une hypothèque sur mon hangar et ma maison. Je devais les rembourser en un an. Je n’avais pas le choix.
- Ta dette est donc payée puisque tu as toujours tes propriétés.
- Non ! ils me la renouvellent chaque année. Comment aurai-je pu rembourser un million d’euros en 12 mois..Ils me tiennent comme ça..
- Que veux-tu dire par « ils me tiennent »
- Ces gens sont tarés. Ils se croient investis d’une mission !! Faire le plus d’adeptes possible, lutter contre le christianisme, remplacer le bien par le mal. Ils m’ont obligé à me tatouer, à assister à leurs putains de messes noires, à égorger des animaux, à enculer un bouc, à boire du sang..Des fous vous-dis-je !!
- As-tu profané l’église de XXX ?
- Ils m’ont obligé !!
- Ca se passe au pavillon de la rue Des Tilleuls ?
- Oui !
- As-tu participé à la crucifixion du prêtre ?
- Non !
Antoine allume son Zippo.
- J’ai surveillé la rue ! C’est tout ! Je n’ai pas touché à cet homme ! Ils m’ont obligé !
- Qui l’a fait ?
- Ils ne sont pas qu’à XXX, mais partout sur la planète. Ils sont riches et puissants. Si je parle ils me tueront.
- Je suis l’inspecteur Antoine Riotonto du Quai Des Orfèvres, l’homme que tu vois là -bas est l’inspecteur Tosé Artega. Nous enquêtons sur ce meurtre depuis quelques jours. Notre travail nous a mené à toi. Parle. Si tu t’es limité à surveille, je te ferai bénéficier du système « protection des témoins ». Les coupables iront en taule. Ton hypothèque sera levée. Tu vendras tes biens. Tu es jeune encore. Tu recommenceras là où nous t’aurons installé. En prime tu seras débarrassé de cette putain de secte. Si tu as participé à la crucifixion ta peine sera allégée pour avoir aidé la police et pour circonstances atténuantes. Si tu ne parles pas je te brûle. Qui sont les autres ?
- Paluche Lepanda Olivier Manqueduile Yhyhyhgrosso Ylatoupri Nick Titloup, hurle-t-il d’un trait.
Antoine crache son mégot et le remplace par un autre barreau. Tosé est en alerte sur son capot. Le froid s’intensifie. Mais les trois hommes, sur cette décharge, ne ressentent rien. Le feu des pneus et les faisceaux de lumière des phares, projettent sur le sol, les ombres agrandies des policiers et du sataniste. Le tableau est surréaliste digne d’un Salvator Dali défoncé au crack. Un îlot où le temps, les formes, les lois, les règles, n’existe plus
- Nous allons t’emmener dans un commissariat où tu déposeras de tout ce que viens de nous dire. Si tu dis un mot de ce qu’il s’est passé ici ce soir, nous te ramenons ici pour te brûler. Ne compte pas sur Martine Bathmobile pour te sortir d’affaire elle est impliquée jusqu’aux cheveux et sera arrêtée demain matin.
- Oui ! oui ! tout ce que vous voulez ! Sorte moi de là !
Les policiers renversent la pile de pneus avec leurs pieds, puis la roulent dans le point d’eau. Le trou n’est pas profond. Saoul arrive à s’extirper sans se noyer. Tosé lui jette une bouteille de produit vaisselle Paic Citron.
- Lave- toi de fond en comble et rhabille toi, fait Antoine.
- e
- L
Commentaires
C'est toujours avec plaisir que " je lis" .
J'espère que tu ne vas pas t’arrêter là et continuer encore longtemps.