suite 8
Attention,
Ce récit est fictif avec des personnages fictifs.
Il comporte des scènes de violence, drogue, alcool, sexe
Il est strictement interdit aux mineurs.
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La vieille allemande mord le bitume de boulevard De Dunkerque. Il est 7h30 du matin. La nuit froide traînasse paresseuse. Les vitrines des cafés éclairent le trottoir gauche de la voie. En face, les rois de France, alignés sur la corniche de la Gare Du Nord, observent d’un air souverain, la masse populaire banlieusarde sortir de l’édifice pour, d’un pas pressé, marcher vers leur lieu de travail, alors qu’une autre masse, plus pesante d’une nuit de labeur, s’y engouffre. Les taxi attendent patiemment l’arrivée des grande lignes. Tosé, se tient, debout, devant la terrasse du Terminus Nord, survivant nostalgique des années 30. Antoine s’immobilise. Voyant Sarah sur le siège passager avant, Tosé prend place à l’arrière. Antoine ne relance pas l’automobile. Sarah doit prendre le train pour XXX afin de ne pas être vue en compagnie des deux policiers dans cette ville. Cela compromettrait sa couverture. Mais Sarah ne bouge pas. Sarah attend un mot, un geste qui ne vient pas. Sarah regarde Antoine. Antoine, dents serrées sur son cigare, garde son regard devant lui, main droite sur le volant, coude, sur la portière à vitre baissée. Sarah comprend. La page est tournée. Elle ne reverra plus jamais cet homme.
- Antoine ? Souffle-t-elle.
Mais Antoine n’est plus là. Antoine pense.
- Je t’ai donné mon corps, t’en ai ouvert toutes les portes. Je t’ai pris dans ma bouche Antoine…………..
Mais Antoine garde les yeux fixés au loin. Sarah ouvre pour sortir du véhicule, passe une jambe, pose le pied sur le bitume noir et froid, tourne une dernière fois le visage vers Antoine. Tosé voit les larmes perler dans ses yeux, dévaler ses joues, et mourir dans ses lèvres. Sarah sort et court vers son destin. Tosé s’extirpe à son tour et prend place à côté d’un Antoine qui passe la première et s’arrache. Tosé prend son téléphone et se met à agiter ses pouces sur l’écran de l’appareil.
La A3 fend la campagne. Il est 8h30. Le soleil se lève au loin et répand une lumière métallique. Tosé n’a pas desserré les dents depuis Paris.
- Tu as quelque chose à me dire ? Fait Antoine.
Tosé abandonne des yeux le téléphone.
- Non, j’ai juste une putain d’envie de te foutre mon poing sur la gueule, répond l’inspecteur.
Antoine glisse sur la bande de sécurité, y freine brutalement, sort de la voiture, et va se poster à quelques mètres de la calandre.
- Sors et va s’y ! Hurle- t-il.
Tosé quitte à son tour la Mercédes, va sur Antoine en quelques pas, et le frappe en plein visage. Le coup de poing atteint le commissaire à la pommette. Ce dernier recule sous le coup en se pliant pour ne pas tomber en arrière, puis se redresse et se fige.
- Cogne ! vocifère-t-il à nouveau.
Tosé se relance poing fermé et levé, s’arrête à un demi mètre de Antoine, ouvre sa main, fait le dernier demi pas qui les sépare, mais serre Antoine dans ses bras.
- Putain de sale con….tu es la seule personne de ce putain de monde qui a cru au pauvre type sorti de l’assistance publique que j’étais. Sans toi je serai dans la rue est verbaliser les mal stationnés.
Antoine lève les mains mais ne parvient pas à les presser sur les épaules de Tosé. Antoine ne sait pas faire.
- Ne compte pas sur moi pour te punir Antoine, continue l’inspecteur dans son accolade, le bonheur est à tout le monde, tu y as droit aussi bordel. Pourquoi le refuser………
Antoine voudrait. Antoine n’y parvient pas. Ses mains grandes ouvertes, doigts écartés , restent en suspend, dans le dos de cet homme, là, agrippé à lui au bord de l’autoroute. Et les voitures passent indifférentes aux deux types collés l’un à l’autre devant une caisse d’un autre temps. Et un soleil d’hivers irradie de sa lumière acier une campagne encore embrumée.
- Lâche moi Tosé, dans 5 minutes on s’encule, là, en en pleine autoroute, fait le commissaire.
Les deux policiers remontent en voiture. Antoine saisit le levier de vitesse.
- Le connait le bonheur Tosé, lâche Antoine, je le refuse pour ne plus jamais avoir à le perdre.
Tosé regarde Antoine. La pommette est marquée.
- Tu sais où on va Tosé ? Ajoute Antoine.
- Je le sais.
- Tu pourras rester dans la voiture.
- Jamais de la vie.
- On n’en sortira peut-être pas vivants.
Tosé parcourt des yeux les champs, puis le ciel azure.
- C’est un beau jour pour mourir Antoine, laisse-t-il choir
Les deux policiers, traversent Lamorlaye par l’avenue Du Général Leclerc. La petite ville est propre. Les maisons y sont cossues. On y sent l’argent. Là vivent les nantis, hauts fonctionnaire, pilotes de ligne, libéraux tout genre, artisans de renommée, artistes à succès, rentiers...Après la dernière demeure, une cinquantaine de mètres plus loin, Antoine prend l’impasse Des Cerfs sur sa droite. C’est une petite voie goudronnée sur laquelle deux véhicules ont du mal à se croiser. Au bout se dresse un grand portail en ferronnerie. Antoine s’immobilise devant. Les deux hommes s’extraient du véhicule. L’élément de clôture s’ouvre électriquement. Antoine et Tosé avancent. Une allée gravillonnée prend le relai au goudron. Il est 9h. Au bout se dresse la bâtisse, de construction récente, un rectangle de 20 sur 10 sur trois niveaux montés en pierre de taille, sous un toit en ardoise à 4 pants. Devant un parking sur lequel reposent 4 grosses berlines BMW noires. Derrière s’étale, sur toute la longueur de la maison, une terrasse en pierre de Bavière. Les cailloux crissent sous les pieds des policiers. L’ensemble nage dans une mer pelouse vert tendre, arrêtée par un mur de plus de 2 mètres. Deux hommes en costume sombre attendent en bout d’allé. Deux énormes Bergers D’Anatolie sont assis à leurs pieds. Deux autres individus regardent de la terrasse, Antoine et Tosé arriver. Ses derniers grimpent les trois marches de cette dernière. La porte de la maison s’ouvre. Aylan Pathatgul apparait.
L’homme est un quarantenaire grisonnant, trapu, massif. Il porte un pullover grosse maille de couleur beige, un pantalon velours marron, et des mocassins en daim. Son visage est carré et très basané. Les traits sont durs. Les yeux noirs brillent d’intelligence. Ses grosses lèvres s’entrouvrent sur des dents étincelantes.
- Commissaire Antoine Riotonto, quelle mauvaise surprise, je ne vous salue pas et ne vous fait pas entrer, asseyons-nous là, fait-il en prenant place lui-même au salon ottoman en fonte d’aluminium qui meuble l’espace.
Aylan Patahgul a un très gros accent turc. Antoine s’exécute en se posant sur le fauteuil en face. Tosé se positionne debout derrière le maître des lieux, contre le mur de la bâtisse. Les gardes du corps avec les chiens se placent à 4 mètres sur la droite, les deux autres sur la gauche. L’atmosphère est archi tendue. Le froid reste sec. Des corbeaux sillonnent le ciel couleur ferre.
- Vous venez finir votre travail ? Commissaire.
- Je ne l’ai pas terminé la dernière fois parce que on m’a donné l’ordre de ne pas le faire, monsieur Aylan Pathatgul, répond calmement Antoine.
- On vous a donné l’ordre de ne pas m’arrêter ?
- J’ai remis mon rapport et on m’a dit d’arrêter de vous poursuivre oui.
L’homme éclate d’un grand rire.
- Il va falloir que je donne une prime à mes avocats ahahahah.
- Ils n’y sont pour rien.
- A qui ou à quoi dois-je donc cette grâce.
- A vous-même monsieur Aylan Pathatgul. Vous nous êtes très utile.
L’homme ré-éclate de rire. Antoine reprend.
- Votre armée de putes ukrainiennes, russes, roumaines, et tchécoslovaques limitent nos agressions sexuelles. Il y en a, il y en a eu, et il y en aura. L’avantage avec vous est qu’elles sont consentantes et suivies médicalement. Pour la drogue, pareil, vous disparaissez d’autres prendront la place. Mais avec vous il n’y a pas de fusillade de rue et vous empêchez les petits caïds de cité à grandir. En ce qui concerne les migrants que vous faites entrer par couvert de votre boite d’intérim, nous en avons besoin sur nos chantiers, nos hôtels, nos restaurants et hôpitaux. Les cartes de séjours que vous leurs vendez, vous sont vendues par des agents de préfecture que nous contrôlons Monsieur Aylan Pathatgul. L’argent que nous en tirons va dans la caisse noire de l’état. Je vous le répète, vous nous êtes d’une grande utilité.
Aylan Pathatgul ne rit plus.
- Que me voulez- vous commissaire ? Crache-t-il
- Votre aide.
- Et en quoi pourrais-je vous aider !! Vous avez besoin d’une pute !
L’homme est dangereux. Antoine n’a pas le droit à l’erreur.
- Vous devez savoir que 3 enfants turc de XXX ont été violés par un prêtre il y a trois ans.
- Non je ne sais pas. Nous ne crions pas sur les toits le viol de nos enfants nous.
- Ce prêtre a été arrêté et il s’est suicidé dans sa cellule de garde à vue.
- Dommage j’aurai aimé m’en occuper.
- Je sais de quoi vous êtes capable, nous retrouvons régulièrement vos cadavres. En cela aussi vous nous êtes utile. Vous nous débarrassez de gens peu fréquentables.
- Dans 5 minutes vous me décernez la légion d’honneur !
- Un nouveau prêtre a repris la paroisse il y a un an. Il vient d’être crucifié dans son église.
Aylan Pathatgul garde un long silence. Il semble troublé.
- Le prêtre de XXX a été crucifié, dites-vous ?
- Oui dans son église.
- A quoi ressemblait cet homme ?
- Grand, brun, type méditérranéen.
Le turc plonge dans ces pensées. Antoine sent que quelque chose le perturbe.
- Et en quoi ça me concerne ?
- Nous soupçonnons la vengeance de la famille des enfants sur ce prêtre. Une enquête mettrait trop de temps. J’ai besoin de savoir très vite si ces gens ont commis ce crime ou s’ils en sont innocent. Et seul vous pouvez obtenir cette information. La communauté Turc vous respecte.
Aylan Pathatgul grimace en regardant Antoine au fond des yeux. Antoine ressent un frisson descendre la colonne vertébrale.
- Vous venez chez moi m’insulter commissaire Antoine Riotonto. Vous me demander, à moi, Aylan Pathatgul, de vous livrer des gens de ma race qui se sont vengé du viol de leurs enfants. Savez-vous que je peux vous abattre, vous et votre clebs de garde derrière moi, ici, sur cette terrasse, vous découper une jambe pour mes chiens, enterrer vos restes quelque part dans cette propriété, lavez votre sans au karcher, et broyer votre vieux tacot dans une casse ?
A ces mots, Antoine glisse la main droite sous son cuir et la referme sur la crosse de son Sig-Sauer. Voyant le geste, Tosé fait de même. Les 4 gardes du corps se saisissent immédiatement de leur arme. Les chiens se dressent et grognent toutes dents dehors. Aylan Pathtatgul se lève et calme ses hommes d’un geste. Les molosses se rassoient. Antoine termine lentement son geste, en sortant son pistolet, et en le posant sur la table d’extérieure en fonte d’aluminium, mais garde les doigts crispés sur la crosse. Derrière le turc, Tosé laisse tomber son bras au bout duquel est son semi-automatique canon dirigé vers la pierre de Bavière du sol de la terrasse. Les yeux de Antoine sont des meurtrières. Ses lèvres transforment la bouche en un rictus animal. La tension est extrême. Antoine et Tosé se comprennent d’un regard. Au moindre faux pas des gangsters, la situation vire au bain de sang. Antoine troue le front de Aylan et abat les colosses de droite. Tosé s’occupe des deux autres et des chiens. Le turc sait qu’il n’a pas à faire à des trous du cul.
- Avec un peu de chance nous aurons le temps de vous loger une balle dans la tête et d’abattre 1 ou 2 de vos larbins, monsieur Aylan Pathatbul, lâche Antoine, quoi qu’il en soit, si nous ne sortons pas vivants dans une heure, un camion bélier suivi de 4 bus de GIGN, et couvert par un hélicoptère, défoncera votre royal portail. Et votre baraque de merde couverte du sang de vos victimes ne sera plus qu’un cimetière, ajoute-t-il.
Le turc se contrôle. Sa face ne laisse rien apparaitre de ses sentiments.
- Je peux tout simplement refuser votre demande, commissaire Antoine Riotonto, lâche-t-il.
Antoine, garde un moment le silence. Des corbeaux croassent dans un ciel bleu acier. Le froid est toujours là. Les 7 hommes, sur cette terrasse, n’en ressentent pas la morsure.
- C’est une affaire d’état, monsieur Aylan Pathatgul, si vous dites non à ma demande, vous dites non à l’état. Nous expulserons toutes vos putes, et tous les pauvres types que vous avez fait entrer dans ce pas avec carte de séjour à la clé, contre 20 000 euros par tête de pipe. Nous fermerons tous vos tripots, salons de coiffure, kebab, blanchisseries et j’en passe qui blanchissent votre argent…….nous donnerons aux autorités de votre pays l’adresse de votre laboratoire dans le bled des montagnes Ararat, qui vous transforme l’opium en héroïne. Nous bloquerons tous vos avoirs dans la communauté européenne. Pour finir nous enverrons une armée de fiscaux contrôler toutes les entreprises turques de la région parisienne, en précisant qu’ils vous doivent leurs emmerdes. Avec un peu de chance vous finirez en escalopes sur les broches de kebab aussi riche et puissant que vous soyiez, fait calment Antoine.
L’homme encaisse, imperturbable. Tosé derrière lui, pistolet en bout de bras, ne lâche pas des yeux les gardes du corps. Ces derniers sont tendus comme des strings.
- Vous ne savez pas à qui vous avez à faire commissaire Antoine Riotonto, votre mère vous talquait le cul pendant que je courais nu, après les chèvres pour me nourrir à leurs mamelles dans les montagnes Ararat. Je faisais mes armes dans les bas-fonds d’Istanbul armé d’un câble à frein de vélo, et d’une lame taillée dans un putain de vieux morceau de ferraille, alors que l’on faisait de vous un flic dans une école proprette et bien chauffé, commissaire. Vos menaces je chie dessus. Je peux disparaitre aujourd’hui même, et aller dépenser le fric de cent de vos vies n’importe où sur cette putain de planète, dit Aylan Pathatgul.
Antoine se lève sans lâcher son arme.
- Votre vie de merde j’en ai rien à foutre. Nous partons. Je considère votre réponse en refus, répond Antoine.
Le turc s’arrache de son siège également. Les deux hommes, debout, se toisent une dernière fois.
- Mais je vais vous aider, lâche soudain le turc.
Après ce qu’il vient d’entendre, Antoine reste sur la défensive.
- Je vais m’occuper de votre affaire, reprend Aylan, si ces gens sont coupables je les châtierai moi-même. Ils disparaîtront de la surface du globe. Je vous fournirai les aveux des femmes et des enfants. Vous classerez le dossier les coupables étant disparus. Vous foutrez la paix aux familles. S’ils ne le sont pas vous devrez vous contenter de ma parole. Passez demain à 9 heures.
- Si je reviens un jour ici ce sera pour vous passer les menottes monsieur Pathatbul. Je vous attends demain matin 9 heure à la mairie de XXX, répond Antoine.
Le turc acquiesce du chef.
- Pourquoi m’aidez-vous ?
Pathatgul lui tourne le dos et disparait dans la demeure.
Commentaires
Au saut du lit , la première chose que je vais, c'est de venir voir si'il y une suite, c'est tellement captivant!!! Encore Bravo!!!
Même si j'ai abandonné la cocosphère , je continue à venir te lire avec plaisir.
Tu me fais penser à San Antonio , mais Tosé à la place de Berrurier , il fait tâche .
Continue et essaie de te concentrer sur certaines fautes d’inattentions .