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suite 9

Attention,

Ce récit est fictif avec des personnages fictifs.

Il comporte des scènes de violence, drogue, alcool, sexe

Il est strictement interdit aux mineurs.

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Merci

Les deux policiers repartent de chez Aylan Pathatgul à 10heures heures, arrivent au commissariat du commissaire Clovis Salesting à 11heures30, montent directement à l’étage, et pousse sans frapper la porte du bureau du maître des lieux. Ce dernier, surpris, en un réflexe, projette en arrière le fauteuil d’ingénieur sur roulettes de chez Dassault acheté chez l’antiquaire international expert de XXX, sur lequel il est assis. Antoine et Tosé prennent place. Clovis Salestring, revenu de ses frayeurs, reprend contenance. Antoine regarde le portrait de Daadgita et se demande comment l’homme, face à lui, peut sodomiser quelqu’un d’aussi laid. Comme devinant ses pensées, le commissaire s’empare de la photographie encadrée, et la range dans un tiroir, d’un geste vif.

  • Calmez-vous commissaire, aucune envie de vous la séduire, rassurez-vous, fait Antoine.

Clovis Salestring prend sur lui et reste maître de sa personne.

  • Bien, commissaire Antoine Riotonto, j’imagine que vous n’êtes pas là pour mon épouse.

Après l’heure de tension qu’il vient de vivre, Antoine a besoin de taper sur quelqu’un. Mais il arrive à se contrôler.

  • Je vous écoute, lâche-t-il.

Cloviss Salesting, ouvre un carnet de note devant lui.

  • Bien, l’individu s’appelle Saoul Ventou. Il est originaire de Brest.
  • - Comme Martine Bathmobile, l’interromps Antoine.
  • Exactement, il a 35 ans, non marié, et, il y a quelques années, a divisé en Zone industrielle, un grand hangar en trois commerces, vente et pose de pneus tout genre, vente de vin au détail, le vin lui arrive en tonneau, les clients y remplissent eux même leurs bouteilles, et grill spécialisé dans l’andouillette qu’il fabrique sur place. La tripe en vrac ne coûte pratiquement rien. Il vend la pièce, accompagnée de quelques frites 12 euros. C’est un malin. Ses trois petites affaires tournent rond. Malheureusement, l’année dernière, un de ses ouvriers se fracasse la mâchoire en démontant un pneu de bus. L’enquête de l’inspection du travail, démontre que l’outil utilisé était défectueux. L’ouvrier en est resté avec la figure de travers. Le tribunal condamne Saoul Ventou 1 millions d’euros en dommages et intérêts. L’homme est ruiné. Il doit vendre son hangar. Et, surprise. Du jour au lendemain l‘argent est versé par Saoul Ventou à la victime. Nous avons épluché son compte bancaire. La somme a été viré d’un compte LCL de Brest, devinez à qui il appartient.
  • Martine Bathmobile, fait Tosé.
  • Poursuivez, dit Antoine.
  • La perquisition n’a rien donné qui puisse l’inculper. Mais tenez, fait Clovis, en tendant un paquet de photographies à Antoine.

Les images sont d’un endroit clos sans fenêtres. Une moquette noire encre tapisse le sol. Les murs sont peints en rouge sang. Pas de mobilier, sauf, contre le mur du fond, une sorte d’autel. Dessus des bougies rouges et noires, éclaires deux crânes. Antoine reconnait un bouc et un singe. Autour des os, gisent des petites poupées transpercées d’épingles, des mèches de cheveux, des petites photographies d’identité, et divers objets.

  • La cave demande, Antoine.
  • - en effet.
  • Qu’a donné la surveillance ? Demande Antoine tout en examinant les clichés.
  • Le propriétaire s’appelle, Nik Titcoup, il travaille à l’agence LCL de XXX. Nous nous sommes informé. L’homme arrive l’année dernière en tant que conseiller, il est directeur aujourd’hui. Et il n’a que 25 ans. Etrange ne n’est- ce pas ?
  • En effet oui, poursuivez.
  • Il a reçu trois personnes hier au soir de 21 heures à 23 heures. Dois-je les identifier ?
  • Ca aurait dû être déjà fait commissaire. Poursuivez.
  • Nous avons un peu interrogé les voisins. Il reçoit beaucoup de monde, toujours en soirée. Parfois une sorte de litanie comme une prière, sourde de la maison. Des animaux ont aussi été remarqués dans le jardin mais disparaissent rapidement.

Antoine et Tosé quittent le commissaire Clovis Salestring à 12 heures. N’ayant pas dormi la nuit dernière, Antoine trace sur Paris, jette Tosé Boulevard De Dunkerque, et rentre chez lui dormir.

 Antoine se réveille le lendemain 5 heures. Il fait nuit dehors. Il se douche, se rase, et descend déjeuner au comptoir de la brasserie au bas de chez lui. Le temps reste froid mais sec. Du givre recouvre les pare-brise des voitures stationnées Le débit de boisson sens bon le café et le croissant chaud.

  • Bonjour commissaire, comme d’habitude ? Fait le garçon de comptoir, un bon auvergnat trapus et robuste.

Antoine ne répond pas. Un Parisien traîne sur le Zingue. Antoine s’en saisit et le déplie. Le barman pose devant le commissaire un double express, le sucrier, trois croissants au beurre, et un double Johnny Walker. Rien n’est dit de son affaire dans le quotidien.

 Comme chaque jour d’enquête, Antoine récupère Tosé devant la terrasse du Terminus Nord. Les deux hommes arrivent à XXX à 9 heures. Les 4 berlines noires BMW, attendent devant la mairie. Antoine se gare, et descend de la Mercédes. Tosé suit. Les hommes de Aylan Patahtgul, sortent des voitures. Il y en a deux par véhicule. L’un d’eux ouvre la portière arrière de sa BMW. Le turc s’en extirpe. Antoine et Tosé, passent devant lui, et continuent vers l’entrée de la mairie. Aylan Pathatgul le suit entouré de 4 gardes du corps. Motdhkonar Belkédir accueille les policiers dans le hall d’entrée, puis les guide dans les entrailles du bâtiment. Les turcs suivent. Antoine pousse la porte désignée par Mothdkonar, et entre. Tosé laisse passer Aylan Pthatgul, mais bloque les 4 gardes du corps et referme le panneau. L’endroit est sans fenêtre, meublé d’un bureau métallique et de 3 chaises de jardin en plastique. Antoine et Aylan restent debout, face à face. Tosé est devant la porte.

  • Ce ne sont pas mes compatriotes qui ont tué ce prêtre, lâche le turc, vous avez ma parole d’honneur, ajoute-t-il en tendant la main vers Antoine.

Antoine regarde la main tendue vers lui.

  • Avant de serrer votre main, monsieur Aylan Pathatgul, je tiens à vous prévenir….s’il s’avère que vous me mentez, je vous ferais une guerre comme vous n’en avez jamais vu, je serai impitoyable, fait le commissaire.

Aylan Patathgul garde sa main tendue.

  • Nous ne sommes pas si différents que cela commissaire Antoine Riotonto. La femme, l’enfant, la famille, ne nous intéressent pas. La terre, les racines, ne nous intéressent pas. Le passé et futur, ne nous intéressent pas. Seule le présent compte. Nous le jouons en une partie de poker avec la mort pour mieux vivre notre vie. Nous sommes une race d’homme en voie de disparition. Mais nous sommes des hommes. Si je vous donne ma parole d’homme que je vous découperai un jour en morceaux, c’est que je vous découperai un jour en morceaux. Si je vous donne aujourd’hui ma parole d’homme qu’aucun turc n’a tué ce prêtre, c’est qu’aucun turc ne l’a tué.

Antoine se saisit de la main toujours tendue, et la serre.

Les deux policiers donnent le temps aux gangster de regagner leurs véhicules, puis quitte à leur tour le lieu. Dans le hall d’entrée, Mothdkonar Belkédir les attend.

  • Commissaire, fait-il mielleux, ma femme a préparé un tagine. Ce serait pour moi un honneur que de le partager ce midi avec vous et l’inspecteur Tosé.

Derrière eux, Elsa Erzakipète, derrière son comptoir d’accueil, sautille en agitant ses bras squelettiques au-dessus de sa tête maigre, dans l’espoir d’attirer à elle Tosé. Mais ce dernier, oreilles dressées et queue frétillante, est plus intéressé par le tagine.

  • Et avec quel vin servez-vous cela ? Demande-t-il.
  • Merci monsieur le Maire, mais nous n’avons pas le temps, tranche Antoine.

 « Capharnaüm » Antiquités Et Décorations De Jardin. L’enseigne est perchée au haut de deux poteaux à l’angle du boulevard Roger Salengro et de la rue Arapisse Belhomme. Antoine s’engage dans cette voie et se stationne sur le bateau de l’entrée du magasin. Le point de vente est clôturé d’une grille à barreaux couleur vieille prune tombée de l’arbre et pourrissante. Le portail électrifié est grand ouvert. Les policiers pénètrent dans la propriété. A droite, s’étalent des statues tout genre jusqu’au boulevard. En face une porte blanche ferme un local indépendant. A gauche, une grande ouverture dessert le hangar. Antoine et Tosé, s’introduisent. Les lumières à détecteur s’allument sur une explosion de meubles d’époque. Dans le mur, sur leur droite, une ouverture s’offre. Antoine et Tosé s’y introduisent et se retrouvent dans un local bourré d’objets ancien. Un homme y est assis à un bureau conçu d’une grande planche en contreplaqué marin, devant un ordinateur portable Apple. L’individu semble très occupé. Il est 10h30.

  • Bonjour monsieur, fait Antoine.

Un chat sorti de nulle part, saute sur un buffet bas de style Louis Philippe en merisier massif, qui sert de présentoir à tout un tas d’’objets. L’animal, noir comme l’enfer, n’a plus qu’un œil, que la racine des oreilles et une demie queue. Il se déplace sur le meuble sans rien renverser et se fige, l’œil valide jaune braqué sur les policiers, comme pour protéger le vieil Antiquaire.

  • C’est pourquoi ? Répond ce dernier sans lever les yeux du moniteur.
  • Nous sommes de la police.

Le commerçant se lève de son fauteuil style usine, et regarde Antoine. L’homme est grand, ascétique, a les cheveux poivre et sel plus sel que poivre, porte un vieux jean et un gros pull mexicain à trois couleurs.

  • C’est pour vendre ou acheter ? Demande-t-il.

Tosé est attiré par une enseigne publicitaire en vin de l’Hérault des années 30, accrochée au mur. Une bouteille de Johnny Walker, bien entamé, et un verre, trône à côté du PC. Antoine sourit intérieurement en pensant que le vieux con, face à lui, se déchire au même alcool que lui. L’antiquaire surprend le regard d’Antoine et se sert un verre comme pour confirmer ses pensées.

  • J’imagine que vous ne buvez pas pendant le service, fait le vieux d’un air narquois.
  • Si, répond Antoine.

Le vieux ouvre une vitrine, y prend 2 verres, les arrose avec une bouteille de Cristaline, les secoue, puis y verse du wisky, et les tend au deux policiers.

  • Si vous avez du vin, je préfère, fait Tosé.
  • Non, répond sèchement l’homme, bien, c’est pour vendre ou achetez ? Réitère-t-il.
  • Ni l’un ni l’autre.
  • Que me voulez-vous- en ce cas ?
  • Parler. 
  • Parler de quoi ?
  • Du prêtre.

Le vieux avale son alcool d’’un trait, puis s’assoit sur une bergère Louis XVI, tapissée de velours de Gène grenat. Il semble tout d’un coup abattu.

  • Il est mort n’est-ce-pas ?
  • Oui monsieur, il a été assassiné, nous enquêtons sur son meurtre.

L’homme est vraiment affecté par la nouvelle, ou plutôt sa confirmation car des bruits circulent. Antoine lui épargne les détails.

  • Ecoutez …..je dois partir pour Génicourt faire une salle de vente aux enchères, pouvez-vous repasser demain ?
  • Nous y allons avec vous monsieur, lâche Antoine.
  • Faire la vente ?
  • oui
  • J’ai pour habitude de déjeuner avant à Pontoise.
  • Nous déjeunerons aussi. A quelle heure partez-vous ?
  • Vers 11 heures.
  • Il est presque 11heures. Fermez votre hangar. Nous prenons ma voiture, fait-Antoine

Antoine roule à 90 km heures. Le froid givre la campagne. Tosé joue du pouce sur son portable. L’homme, à l’arrière, se perd dans ses pensées. Le chagrin, ou autre chose, Antoine ne sait trop, tire les traits d’un visage bien  ravagé déjà par l’alcool. Le commissaire renonce à l’interroger durant les 60 minutes que dure le trajet.

  • Où allez-vous déjeuner ? Demande Antoine en entrant dans la ville.
  • Un petit restaurant dans le vieux quartier, le « Au Périgord Noir »
  • Je connais, dit Antoine.

Une petite blonde bien charpentée, avec des mollets très développés, une montagnarde vosgienne au teint bien rosacé, les accueille, et les emmène à une table collée à la vitrine de l’établissement. Les trois hommes ont vue sur la rue principale du vieux bourg.

  • Pouvez-vous prévenir le chef que Caphar est là, mademoiselle, fait l’antiquaire.

Il est 11h55. La salle est encore vide. Le cuisinier arrive. Caphar se dresse pour une accolade virile avec le restaurateur.

  • Comment vas-tu Capharrrrrrrrrrr ? (accent du Périgord Noir)
  • Très bien, RH, où est ta serveuse ?
  • Ne men parrrrrrrle pas, elle s’est brouuuulé les cheveux en flambant des crrrêpes. J’ai éteint sa tête avec l’extincteurrrrr. Le gaz carrrrbonique a failli la toué. Elle se rrrepose dans sa maison du Périgord Noir.
  • Je viens avec deux amis.

Les deux policiers se lèvent pour serrer la main du chef.

  • Nous nous connaissons déjà, dit Antoine.
  • Content de vous rrrevoirrrr messieurs, fait RH ;
  • Elle vient d’où ta nouvelle serveuse ? Demande l’antiquaire.
  • Oune montagnarrrrrrrde, répond le cuisto, Indrrrride Gastrrrrique, elle a quitté ses montagnes pourrrr la rrrégion parrrrisienne, à cause de Alexandre, oune monitorrrr de sky. Oune bonne trrrrravaillose (accent du Périgord Noir)

La petite salle de restaurant s’emplit tranquille.

  • Bon je dois trrrravailler Capharrrrrrr, j’ai de la bonne côte de bœuf. Elle marrrrrrine dans le lait dou pouis hierrrrrrrrrrr. Taillée dans de la bonne vache de chez nous, de la Saoulensilence. Le lait c’est mon secrrrrrrrret.
  • Je te fais confiance RH, qu’en dites-vous messieurs ? c’est moi qui régale.

Les policiers acquissent du chef.

  • Vous voulez des apéritifs, messieurs ? Demande Indride

Le vieil antiquaire la regarde, en battant sensuellement des cils, et en composant un trou du cul de coq avec ses lèvres. Antoine et Tosé réussissent à ne pas éclater de rire.

  • Bien chère enfant, fait-il d’une voix steward Air France, à moi et au commissaire que voila, vous aller servir des double Johnny Walker que vous renouvellerez toutes les 30 minutes. Qu’en pensez- vous ? Interroge-t-il en regardant Antoine.
  • Absolument, monsieur.
  • Et vous jeune homme que désirez-vous ? Demande- t-il ensuite à Tosé.
  • Un Kir, au vin d’Alsace, qu’avez vous en vin d’Alsace ?
  • Nous avons du Gewurtztraminer,monsieur.
  • Très bien.

Indride sert les alcools. Il est temps pour Antoine de travailler. Le vieil antiquaire semble très affecté par la mort du prêtre. Antoine ne veut pas le bousculer, et ne sait trop comment procéder. L’homme le sent et lui facilite la tâche.

  • Vous avez donc des questions à me soumettre commissaire, fait-il.

Antoine boit une petite gorgée de son whisky. La salle de restaurant, continue à se remplir.

  • En effet monsieur, on m’a donné trois personnes à contacter dans l’enquête de cette affaire. Vous êtes l’une d’elles.
  • Quand vous dites « on » j’’imagine que vous parlez de vos supérieures.
  • En effets monsieur.
  • La police française a donc un dossier sur moi.
  • Oui monsieur.

Le vieil homme torche d’un trait son Johnny Walker.

  • Est-ce trop vous demander ce que contient ce dossier.

Antoine est gêné. Le mec devant lui est complètement taré. Mais il éprouve, sans trop savoir pourquoi, de la sympathie. Il ne veut pas l’agresser, le blesser, ni lui mentir.

  • Vous avez 68 ans. Vous avez grandi à Epiais-Les-Louvres, petit village du Val D’Oise. Vous êtes le dernier d’une fratrie de 8 enfants dont 7 filles. Vous avez fait vos études en petit séminaire. Après le BAC vous avez fait 1 ans de grand séminaire, que vous abandonnez pour devenir acteur porno sous le pseudo « VergeVaillante ». Un eczéma pénien dû aux lubrifiants bon marché fournis par les réalisateurs, vous oblige à arrêter. Vous vous engager alors dans l’armée et vous perdez une couille en mission spéciale dans le désert du Koweït. L’armée vous réforme en vous donnant des boulots que vous ne gardez pas. Vous reprenez vos études, passez un diplôme d’antiquaire international expert, et vous ouvrez votre premier hangar.

Indride ressert les scotch et ouvre une bouteille de Bourgogne. RH arrive avec la côte de bœuf sur une planche, la pose sur la table, la désosse, la coupe en 3 morceaux de 400 g, et sert les trois hommes.

  • Goûtez- moi ça, fait-il, le lait c’est mon secrrrrrrret.

Indride apporte les pommes de terre sautées et persillées, et les présente dans les assiettes près de la viande. Tosé se lance dans son examen vineux.

  • Beau travail, dit le vieux, maintenant dites- moi en quoi je peux vous être utile.
  • Il est dit aussi dans mon rapport que vous avez développé une très belle relation avec ce prêtre.

Dehors le bourg s’anime avec les abandons de poste pour le déjeuner. Le temps est toujours aussi glacial. Les gens marchent la tête dans les épaules.

  • Nous mangions ensemble tous les jours, soit chez moi, soit dans un restaurant. Il venait avec moi en salle de vente aux enchères tous les Lundi et Mardi après-midi. Mais je n’ai jamais su de où il venait, s’il avait des frères et sœurs, l’âge qu’il avait, ni même son nom.
  • Comment l’appeliez-vous ?
  • Il a débarqué chez moi il y a un an. Je l’ai appelé mon père. C’est resté comme ça.
  • De quoi parliez-vous ?
  • De tout mais surtout d’art. Il me posait beaucoup de questions.
  • Sur quoi ?
  • Moi….ma vie…
  • Vous y répondiez ?
  • Je suis un vieux bonhomme commissaire. J’aime raconter ma vie comme tout vieux bonhommes.
  • Vous n’en posiez pas sur la sienne ?
  • Bien sûr que oui…….il ne répondait pas.
  • L’église était désertée de ses fidèles à son arrivée, trois mois plus tard plus assez grande pour les contenir. Comment expliquez-vous cela monsieur ? Fait-Antoine.

Le vieux prend un temps de réflexion avant de répondre.

  • Les gens venaient dans l’espoir d’une aide.
  • Quel genre d’aide ?
  • Guérison.
  • Voulez-vous dire qu’il guérissait.
  • Je ne sais pas mais cela se disait.
  • Cette rumeur doit bien avoir une origine.
  • En effet.
  • Je vous écoute.
  • Je suis cartésien commissaire, causer de ces choses- là ne me semble pas très sérieux.
  • J’insiste monsieur.

La viande est un délice. Elle se coupe à la fourchette tend elle est tendre. Tosé fait du bruit avec sa bouche pleine de vin, pour l’oxygéner, dit-il. RH, vient au nouvelles.

  • Alorrrrs ? Tout va bien ?
  • Parfait, le rassure l’antiquaire.
  • Le lait, le lait, c’est mon secrrrrrrret.

Les deux hommes reprennent leur discussion.

  • Le soir de son arrivé, une jeune Tamoul priait dans l’église. Elle était atteinte d’un cancer du sein en phase terminale et venait y prier quotidiennement en fin de journée. Elle s’est senti mieux dès que ce garçon a croisé son regard, dit l’antiquaire.
  • La rumeur viendrait donc de cette indienne.
  • Pas que……..
  • je vous écoute.
  • Une haïtienne a fait appel à lui. Elle pratiquait le vaudou. Un démon était entré dans sa fille, prétendait-elle. Elle ne savait plus que faire. La gamine se comportait anormalement et dépérissait. Il est allé chez elle, a brûlé toutes les amulettes suspendues au-dessus du lit, et a exorcisé la môme.

Des petits flocons de neige tombent sur le bitume de la rue. Le ciel est laiteux.

  • Donc la rumeur se base sur la guérison de l’indienne et l’exorcisme de la haïtienne?
  • Pas que……..

Antoine commence à s’énerver à devoir arracher les infos au vieux con.

  • je vous écoute, crache-t-il.
  • La belle -sœur d’un grand parrain turc est aussi venue le voir.

Antoine est sur les charbons ardents. L’antiquaire remplit sa bouche de viande de vache et la mastique lentement. Il est parfaitement conscient de l’impatiente du policier et s’en amuse.

  • Donc disiez-vous, la belle-sœur d’un parrain turc est venue le voir. Comment s’appelle ce parrain ?
  • Je ne sais pas.
  • Les turcs sont musulmans et les musulmans consultent des imams et non des prêtres catholiques.
  • C’est une turque chaldéenne chrétienne commissaire.
  • La belle sœur du parrain turc dites-vous.
  • Oui, la veuve du frère du parrain.
  • Et que voulait-elle à ce prêtre ?
  • Elle est venue avec sa fille. La gamine était mourante, leucémie.
  • Oui….et après……..
  • Elle est repartie guérie commissaire.

Antoine mange un petit moment en réfléchissant. Tosé a son pif dans le verre de bourgogne. L’antiquaire bouffe en matant Indride.

  • Vous dites que ce prêtre ne causait jamais de lui, alors de qui tenez- vous ces informations ? Demande Antoine.
  • De Murier, le diacre, répond l’antiquaire.

Les assiettes sont vides Il est 13h30. Antoine en a marre du vieux con devant lui.

  • Vous n’avez vraiment aucune information concernant ce mafieux turc ?
  • Si. 

Antoine attend. L’antiquaire finit son verre tranquille. Une subite envie de taper s’empare d’Antoine. Il ne trouve plus du tout sympathique le vieux con, à qui il doit arracher les réponses.

  • Murier l’a entendu dire qu’elle venait de Lamorlay, ou elle vivait chez son beau-frère.

Tosé et Antoine se regardent. Ils pensent la même chose. Aylan Pathatgul les a aidé par respect envers son frère décédé. Le prêtre avait guérit sa nièce, la fille de son frangin. Tout au moins le croyait sa veuve. Antoine et Tosé se lèvent d’emblée.

  • Nous partons, fait Antoine.
  • Vous deviez faire la vente avec moi. Génicourt est à 3 kilomètres. Comment je m’y rends ? Comment je rentre ce soir ?
  • Démerdez-vous. Je suis flic et non UBER.
  • Bizarre cette envie que j’ai tout à coup de vous casser la gueule commissaire.

Tosé étouffe de la main un éclat de rire. Antoine prend la direction de la porte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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